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Témoignages

Suite à l'atelier Remise en forme douce,  gym sensorielle dansée. Organisé par l'EVS itinérant la Bulle - Agora.

Suite à l'atelier Danse adaptée organisé par L'ASBB. :" Pour moi c'est une bulle de lâcher prise" Marie-Line

"Merci pour ce que tu nous donnes et ce que tu nous aides à faire éclore en chacune de nous..." Christine

La liberté des corps (auteur : René Cousseau)



Me revoilà à Continvoir (37)
Nous sommes accueillis comme il se doit
Par un sourire et des petits rires.
Les gens se regardent, beaucoup ne se connaissent pas.
Les dernières arrivent en retard avec un tapis .
Un tapis ? moi je n'en ai pas!
Vite, la solidarité s'organise .
Et deux femmes reviennent avec des nattes et un plaid.

Fermer les yeux,
Mais non, pas vous !   
Sinon, vous ne pourrez plus lire !
Fermer les yeux, celles et ceux qui sont là !
Les autres, vous voyez bien que vous n'y êtes pas !

On s'allonge sur le sol
Et notre peau prend racine
Bercés par cette voix féline
Le si, le ré, le fa, le do croisent le sol

Notre tête maintenant téléguidée
Commence lentement à tourner
Dans notre cervelle se dessinent
Notre colonne, notre crâne et leurs racines

Karine nous invite à onduler
Notre Poitrine veut se libérer
Et nos épaules, tranquillement, se tortillent
Au sol, tous les corps sereinement frétillent

C'est au tour de notre bassin
Et l'on agite doucement nos reins
Nous voilà tous devenus vers de terre
Et nous nous frayons un chemin dans ce terrain imaginaire

Il faut toujours respecter les vers de terre
Ces petits êtres qui aèrent gentiment notre terre
Ils sont tout au début de la chaîne alimentaire
Et, font que tant d'oiseaux volent dans nos airs.

Il faut à présent ouvrir les yeux et se relever.
Pour Karine, même ce geste anodin devient une occasion de danser.
Elle nous invite à quitter nos racines pour nous ancrer dessus nos pieds.
Nos mains au sol nous poussent, nous tirent,  s'éloignent et reviennent.
Puis, on en pose une sur un genou
Et nous voilà enfin debout.

Il faut choisir une partenaire. Nous sommes 2 hommes pour 10 femmes. Il faut se choisir de corpulence égale.
Il y a cette femme au fond de la salle qui est au moins aussi grande que moi, peut-être plus.
Je cherche son approbation du regard,
Elle m'impressionne,  elle a une chevillère rose fluo à gauche. Elle fixe Karine attentive. Mon regard, on dirait qu'elle ne le voit pas.
Je regarde alors autour de moi, il y a cette femme à l'allure fluide. Elle s'appelle Carole, je crois. Carole croise mon regard et me fait un léger oui de la tête. Karine donne des consignes adaptées à chacun et prend en charge les plus en difficulté.

Nous devons tous nous mettre dos à dos,  en duo nos corps sont en contact. Bien appuyer l'un contre l'autre. Il faut fermer les yeux.

Mais pas vous les lecteurs ! Vous savez bien que vous n'êtes pas là ! Non ?
Seulement les danseurs, allez, fermez les yeux.

Je sens dans mon dos la présence de Carole.
Nos colonnes se lient et serpentent en harmonie,
Le contact me rassure, il me semble ne plus toucher le sol
Mes mains se détachent de mon corps
Et j'ouvre un peu mes ailes

Et l'on danse dos à dos chacun guidant l'autre
Elle décide d'aller par là,  je la suis
Je veux aller dans l'autre sens
Elle m'accompagne aussi
Il y a une sensation de légèreté dans ces gestes accompagnés,
Une sensation de liberté et l'impression de planer.

Ne vous moquez pas des albatros
Qui planent longuement sur les océans,
Pendant que vous travaillez à user vos os,
Ils font le tour de la terre avec leurs ailes de géants.

Karine nous invite à changer d'exercice.
Et de partenaire.
Mais bon, nous faisons semblant de ne pas avoir compris la dernière consigne.
Debout, face à face, nous nous tenons par les avant-bras. La musique commence.

Il en faut un qui ferme les yeux.
Pas les lecteurs ! Vous êtes longs à la détente !
Allez les danseurs, qui ferme les yeux ?
Dans notre duo, ce sera moi.

Carole alors me fait tanguer gentiment
Elle veut que je m'habitue à me faire diriger
Puis, elle me fait reculer doucement
Et elle commence à me faire tourner.

Karine vient corriger ma posture
Faut dire que je suis un peu rigide
Carole s'élance et m'entraîne au fur et à mesure
Je me sens en sécurité avec ma guide
Pourtant quand ça s'arrête,
Ma guide me fait remarquer, amusée,
Que ce devait être elle la guide,
Et que j'avais cherché à la contrôler.

C'est à mon tour de diriger Carole.
Elle ferme les yeux.
D'abord, je balance nos bras ne sachant pas trop quoi faire.
Puis, tranquillement, je vais d'avant en arrière.
Elle me suit en souriant et sans hésiter.
Alors je prends mon élan et je commence à tourner .

Je me baisse, elle se baisse, je me lève,  elle se lève.
Alors je nous fais tourner chacun sur nous sans jamais lâcher les avant-bras.
Carole proteste en rigolant
Elle tient bon et je la dirige plus simplement.

C'est bien les courants d'air
Ils tournent, ils volent, ralentissent, accélèrent,
Et chassent les pense-bêtes qu'on a collés au frigidaire.

À présent Karine nous demande de veiller sur l'autre qui aura les yeux fermés.
Nous devons juste poser une main dans le creux du dos de notre partenaire
Et lui laisser une totale liberté.
Par sécurité, nous pouvons poser une main sur l'épaule quand c'est nécessaire pour faire tourner notre partenaire. Ou dire stop pour l'arrêter par sécurité.

Je commence, Carole se place derrière moi, sa main est dans mon dos.
Il faut fermer les yeux.

Vous me fatiguez les lecteurs !

Allez rouvrez vos yeux !
Les danseurs ferment les yeux.

La musique redémarre, je commence timidement.
J'ouvre mes bras et la sensation immédiate de voler me saisit.
Je commence à tourner et à jouer à échapper à ma guide.
Je vais en arrière pour repousser sa main,
Je repars en avant et surplombe un canyon,
Je plonge dedans avec entrain et remonte le long de la falaise.
Par moment une main me rejoint pour me dire que l'on veille sur moi.
Alors, je cherche les vents ascendants
Je les trouve et plane, plane plane
Je me joue des vents
Je tourne, avance. Ah tiens ? Une main sur mon épaule gauche, il faut que je vire de ce côté-là.
La musique s'arrête,  Carole me dit en souriant que je n'ai pas beaucoup bougeé que j'ai tourné en rond comme un poisson dans son bocal.

Faut pas se moquer d'un poisson rouge dans son bocal,
Vous lui casseriez le moral !
Il voit en transparence sa liberté,
Mais, ne peut jamais y accéder.

C'est donc à Carole de fermer les yeux.
Je me place derrière et ma main collée dans son dos.
Elle s'élance et devient une herbe folle ballotée par le vent,
Elle se redresse et devient un aigle qui sillonne le néant,
C'est un faucon qui pique sur sa proie,
Elle est un dauphin caracolant sur l'eau avec sa queue,
Et la voilà une algue dansante dans le ressac des vagues.
Moi, pauvre marionnettiste mené par le bout du nez par son pantin, j'assiste à un spectacle féerique et je fais bien attention qu'il ne lui arrive rien.
Elle m'a fait faire le tour de la salle et est contente d'elle quand la musique sonne la fin.

Il ne faut pas avoir peur d'un tel bestiaire
Quand toute une jungle se joint à votre imaginaire.

Karine nous fait finir par une séance de Qi-Gong.
Elle prend le temps de nous reposer sur terre et vraiment cette séance était une très bonne affaire.
Un thé nous est proposé, puis nous nous quittons.

J'avoue que j'aimerais bien le refaire...

Une amie m'a dit : "À un certain âge, si tu n'a pas mal quelque part, c'est que tu es mort!"
Pendant une journée après je n'ai eu mal nul part,  
Et je peux vous dire que je vis bien encore.

Heureusement que ce jour-là,  je n'avais pas "aqua-poney "

R' 👃


 

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